Ma deuxième sortie de la base à pied se fera à Pointe Suzanne avec l’équipe de la LogIPEV1 à savoir Brendan et Romu afin d’aller y installer un capteur sismique pour le programme Lisisker (étude des structures de la lithosphère et de la sismicité de Kerguelen). Le but de ce programme est de corréler géologie et sismologie afin de pouvoir caractériser la structure et la déformation de la lithosphère2 de Kerguelen. Côté géologie, cela consiste à étudier les propriétés des roches magmatiques remontées à la surface représentant des morceaux de la croûte profonde et du manteau lithosphérique. Côté sismologie, cela consiste à utiliser certaines caractéristiques d’ondes sismiques (les ondes SKS) provenant de séismes lointains.
La partie géologique ne sera pas gérée par notre équipe, notre mission sera d’installer la station sismologique et d’envoyer les données au responsable du programme.
Pointe Suzanne est atypique à Kerguelen car deux cabanes y sont installées à moins de deux kilomètres l’une de l’autre. L’une d’elle est Pointe Suzanne Haut située à 200m d’altitude et où nous irons installer la station sismo, et Pointe Suzanne Bas située à moins de 50m d’altitude et moins de 50m de la mer. Durant notre manip de 3 jours, nous dormirons une nuit dans celle du haut et une autre dans celle du bas.
La station sismo installée sera constituée de 3 éléments principaux, un capteur placé dans une structure en béton déjà présente sur place, une caisse contenant les éléments permettant l’aquisition des données et enfin les batteries et le panneau photovoltaïque pour alimenter l’installation.
Une fois l’installation effectuée nous en profiterons pour inspecter la cabane de Pointe Suzanne Bas et se promener aux alentours. En effet une colonie de manchots papous et beaucoup d’otaries y ont élues domiciles. Leurs grognements à notre passage nous rappelleront que derrière leurs belles fourrures se cachent de aussi de jolies petites dents, et certaines n’hésiteront pas à nous charger pour nous faire peur. Heureusement nous aurons nos bâtons de marche pour faire du bruit et les faire fuir.
Les manchots papous sont de natures peureuses mais curieuses, ainsi après m’être posé quelques minutes dans l’herbe deux adultes et un poussin ne tarderont pas à venir me picorer pour satisfaire leur curiosité, un instant magique.
Bref une chouette manip passée en de bonne compagnie avec des transmissions de savoirs importants comme les noeuds pour haubaner les cabanes, même si la plus importante aura été d’apprendre à faire des sardines grillées en ajoutant une feuille de sopalin sur la boite ouverte et ainsi créer une pseudo lampe à huile qui grille les sardines.